Livre d'or
Vous êtes invités à laisser par écrit
vos réactions au site ou vos messages:
[Ajouter un message]
29/06/2018 16:52:36 |
A propos due dernier ouvrage de Roland Halbert,"L'été en morceaux",j'ai envie d'exprimer un point de vue personnel, le lecteur prolongeant l'oeuvre selon sa propre histoire...je lui reconnais les habituelles qualités:habileté de la composition,enchainement des réminiscences historiques(SHIKI raconte son calvaire de malade,ironise sur sa propre mort ?),les musiques,rythmes des sons/5.7.5/les chants d'oiseaux différents selon le jour,l'heure,les parfums(le chèvrefeuille vaporisant le ciel),les instruments fouillant les chairs,l'horreur des cicatrices.Des sensations affreuses ou douces,consolantes et l'espoir de guérison.Tout est mèlé :couleurs,odeurs,sons,sentiments dans la tète,angoisse(mais suggérée).Tous les sens s'associent pour atténuer la souffrance,retrouver l'espoir,les plaisirs d'avant.Chez les poètes francais,européens,la douleur n'est pas exprimée comme en Asie,Antonin Artaud torturé physiquement et psychiquement(le pèse nerfs),hurle et se révolte."viande à saigner sous le marteau/qu'on extirpe à coups de couteau".Roland évoque les étapes de l'intervention avec subtilité,douceur..peut ètre à la façon des japonais?On retrouve sans doute l'esprit ZEN.Les samourais s'enfonçaient un sabre dans l'ombilic pour se suicider.une cruauté stoïquement supportée!Par une longue "visitation"(le corps revisité), l'esprit prisonnier de la chair,s'échappe par la pensée et le jeu des sens,chez Roland.une douce musique l'élève vers la voie lactée...Pur exercice de pleine conscience,ou médition transcendentale?les bouddhistes relativisent tous ces problèmes,sachant que la souffrance et la joie ne sont que le fait de l'existence(non la vie),transition entre la naissance et la mort.Freud parlerait probablement de sortir de l'égo, de surmoi...Ici je retrouve mon interprétation personnelle de l'art, de la poésie.Il ne s'agit pas d'un narcissisme étriqué.Celà relève d'une conscience élevée,un partage,une transmission authentique avec l'autre personne...Cela suscite des sentiments vrais,des émotions puissantes.Nous pouvons alors parler de SUBLIMATION. |
Danièle Joly-de Tromelin, peintre ,psychologue. |
|
|
28/06/2018 10:45:05 |
Encore sous le coup d’une mauvaise nouvelle à retardement et contrevenant à la posologie prescrite, j’ai avalé d’un trait "L'Eté en morceaux", au moins deux fois de suite, pour tenter de les recoller, peut-être, ou comme qui absorberait à la fois poison et antidote : douleur, douceur, détresse et humour amer, là où l’élan vital vacille : " Par le drain / s’égoutte / toute / ma philosophie." Depuis, une lecture moins compassionnelle, plus sereine, s’arrête à chaque page; l’œil en accueille la beauté, on s’attendrit de l’herbier de trois pensées, ou de l’herbe naine, on rirait presque des 17 (!) agrafes, on salue l’autodérision, on s’égaie de l’oiseau moqueur, on recueille les pépites, on en sait qui encore se cachent, on laisse agir la "médecine douce" … Merci, Roland. Porte-toi bien !
|
Françoise D.-S. |
|
|
23/06/2018 18:31:58 |
Merci Roland pour la "médecine douce" ( comme tu le dis) de ces 103 haïkus-calligrammes . Avec quelles sincérité et pudeur, quels humour et courage , tu as su nous faire partager les épreuves de cet " été en morceaux" ! On en ressent la fracassante violence que tu as délicatement ciselée en un bijou lumineux tant sur le plan poétique qu'humain .C'est très beau.
" On n'est pas
si seul,
on a ses pansements . " écris-tu le 31 août ...
|
Josée |
|
|
21/06/2018 09:29:09 |
Je viens de relire "La Becquée du haïku." Je suis toujours enchantée lorsque ce mélange de vers, d'images résonne en moi... Cela me rappelle les meilleurs moments de mon enfance, de mon existence. Ma mère m'avait appris le nom des oiseaux, leurs couleurs, leurs cris. C'était merveilleux d'entendre le rossignol lancer ses trilles au lever du jour, les grives piailler en bande dans le jardin de mon père avant de se goinfrer de limaces et d'escargots qui sortaient après la pluie. Roland Halbert perçoit bien le style de certains oiseaux, leur personnalité, leur esprit... Ces créatures magnifiques s'inscrivent dans le réseau de nos souvenirs, spécialement ceux qui nous ont transportés de joie. Emerveillement, intelligence du monde ! Les oiseaux sont les médiateurs de l'au-delà, les symboles de la musique divine. Avec eux, nous prenons aussi notre envol. Leur grâce, leur couleur ravivent nos pensées, nos fantasmes, les fils ténus reliant la terre, le ciel, l'espace :
« Un martinet repeint l'air… / A force de bleu, / le ciel s'agenouille. »
L’oiseau tend ses fils entre la terre et le ciel. Tout est relié. Les souvenirs courent à travers le réseau des neurones, surtout ceux qui retracent les émotions, les moments forts de l'existence. Puisque le miracle de l'art, c'est de recréer l'œuvre chez le lecteur qui se l'approprie, l'intègre dans sa tête, son corps... Mais je ne peux m'empêcher de penser que ces créatures magnifiques disparaissent peu à peu dans les campagnes, les villes, les océans :
« Mer d'hydrocarbures – / La mouette en frac de mazout / lance un S.O.S. »
tuées par l'imbécillité des hommes, la cruauté, l'inconscience du monde. Merci à Roland de le rappeler.
|
Danièle Joly de Tromelin, peintre. |
|
|
20/06/2018 16:24:21 |
POESIE EN CHAMBRE.
Curieux et bel ouvrage que "L'Eté en morceaux".
Roland Halbert, le plus japonisant de nos poètes nantais,
nous propose un journal intime en haïkus rassemblant cent trois brefs poèmes sur le thème délicat de l’hospitalisation et de la convalescence. Sans jamais nommer l’affection, l’auteur nous dit tout ou presque de cet étrange royaume qu’est devenue sa chambre, et de ce curieux théâtre qu’est devenu son corps. Sans jamais peser, et avec un humour encore plus volatil que ces oiseaux qui hantent sa fenêtre, le poète, en maître absolu de l’ellipse, nous retrace les étapes d’une lente convalescence. Se sentant le corps plein d’abeilles ou devenu hallebardier dérisoire avec sa perf,
le doux guerrier, même pas révolté, constate et note, avec une délicate ironie, son patient retour à la santé. On le sait : le haïku a besoin de la blancheur de la page pour s’épanouir. Ce bel ouvrage, aux pages aérées, permet aux courts poèmes de circuler, pour ne pas dire de voler, en tous sens. L’auteur dédicacera à la galerie Gaïa, le 23 juin, dès 14 h, "L’Été en morceaux" éd. FRAction, 25 €.
|
Frank Redois, "Presse Océan" mercredi 20 juin. |
|
| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 36 | 37 | 38 | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | 48 | 49 | 50 | 51 | 52 | 53 | 54 | 55 | 56 | 57 | 58 | 59 | 60 | 61 | 62 | 63 | 64 | 65 | 66 | 67 | 68 | 69 | 70 | 71 | 72 | 73 | 74 | 75 | 76 | 77 | 78 | 79 | 80 |
|