Livre d'or
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09/10/2018 15:51:09 |
Mon cher Roland, on ne sait jamais quoi apporter à un malade qui relève tout juste de la table d'opération, même avec trois ans de retard.
"Je ne savais pas", à peine en avais-je entendu parler (de ton opération), sinon par une interrogation du genre :"Tiens, on ne voit plus Roland, que devient-il ?".
Tu ne l'avais évidemment pas crié sur les toits, et la réponse avait été vague.
Mais enfin, cela nous vaut aujourd'hui un beau livre rempli de tes pensées brèves et tout à fait appropriées à la situation de ces mauvais jours, nuancées cependant par une note d'humour et d'espoir qui en rend la lecture légère. Ne serait-ce que dans la forme que prennent ces petites plaintes. Leur concision (et leur objet) valent mieux qu'un long compte-rendu. On comprend tout, mais on ne s'appesantit pas. |
Jean-Marie Williamson |
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06/10/2018 10:08:36 |
Nul doute que ce journal intime retrace un parcours médico-poétique : de l’acte chirurgical et de ses complications post-opératoires à la guérison relative – en quelque sorte « un parcours de santé ! ». Mais ne témoignerait-il pas aussi d’une aventure poétique, encore plus intime et plus secrète, comme pourraient le laisser à penser quelques textes liminaires ? La citation de Kafka placée en exergue du recueil, prônant les vertus d’une retraite, silencieuse et solitaire, à l’écoute d’un « monde qui viendra s’offrir » à l’écrivain, semble avoir valeur de viatique pour le haïkiste enfermé dans sa chambre de patient. Les deux citations suivantes en exergue des parties I et II vont dans le même sens : « La quasi-immobilité est un cadeau » (Colette) et « Croyez-moi, rien n’est plus grand que la chambre d’un malade. » (J. Supervielle). Quant à la dernière épigraphe de Rimbaud ouvrant la partie III – « Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté. » – mise en relation avec la toute première épigraphe du premier haïku, – « La terre, roussie et pillée, / entre dans sa saison spirituelle ... » – elle donne, me semble-t-il, une dimension initiatique à ce parcours médico-poétique. Lors de son hospitalisation estivale, le poète est entré symboliquement dans sa « saison spirituelle » : une « saison violente », une sorte de « nouvelle saison en enfer » qui, au terme du recueil, débouche sur une « saison de secours », la saison des semailles – « une graine officinale / à bas bruit / voyage... ».
L’épreuve de la souffrance n’aura donc pas été vaine : elle aura été, pour le poète, l’occasion d’une redécouverte fulgurante de la beauté du vivant, dans l’éblouissement du « regard ultime », révélation qu’il fixera dans ces 103 « illuminations mélodiques et rythmiques du temps intérieur » ("Petite Pentecôte de haïkus") du recueil de "L’Été en morceaux". En vérité, un bien beau recueil, superbement illustré, à la mise en pages impeccable. Finalement, L’Été en morceaux ne serait-il pas le plus beau cadeau du Loto de l’infortune, apporté par ce malheureux « ticket collé à la carte vitale » dans le premier haïku ?
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Hubert Bricaud |
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04/10/2018 20:53:04 |
J'ai bien lu en son temps ton dernier livre que j'ai fait lire à maman, 98 ans, et à Hippolyte, notre petit fils de 11 ans, qui a étudié/pratiqué le haiku à l'école.
Comme les œuvres de Julien Gracq, il faut les lire avec attention, revenir en arrière, relire et encore relire pour s’imprégner du texte et être sensible.
"L’Été en morceaux" , je l'ai parcouru, lu et relu, regardé page après page pour l’œil ; je crois avoir saisi la souffrance du malade ou l'ironie du malade devant la souffrance pour moquer notre état inférieur vis à vis de la science médicale et notre faiblesse devant la maladie mais, au final, on va à l'hôpital, c'est pas marrant et on en sort mieux ou guéri et on oublie...
Je préfère lire ces pages plutôt qu'un roman ou récit qui raconte en 2OO pages "Mon séjour à Necker."
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Philippe Duchêne |
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28/09/2018 11:26:25 |
Comment trouver les mots justes où enclore toutes les émotions que suggèrent, que suscitent, que donnent à partager ces haïkus d’un « Eté en morceaux » ? Vaine tentative de « cueillette d’éclairs… » Essayons pourtant de dire mon admiration devant cet art de faire de la beauté, de la musique, de la grâce, avec le plus trivial, le plus sordide, le plus douloureux d’un été à l’hôpital. Art de dominer, apprivoiser, vaincre le destin (et la douleur) avec la seule force des mots et des rythmes, en jouant sur toute la gamme de l’esprit. Il faut entendre, il faut goûter, il faut se laisser atteindre… De la « vulgarité » brutale et vengeresse ("la viande est dans le torchon"), à la plus délicate poésie ("Le parfum pour guide / la PMR traîne sa perf. / jusqu’au chèvrefeuille") ; de la dérision la plus amère (ces ex qui valsent "sur mon ventre"), à la moquerie la plus légère (cet oiseau qui fait sa crotte sur le questionnaire de satisfaction), des jeux de mots les plus subtils (on n’est pas si seul,/ on a ses pansements - ô Pascal !-) aux calembours les plus cocasses (on fait un herbier / avec trois pauvres pensées),- et cet ironique ticket de loto collé à la carte vitale… Il faudrait tout citer pour évoquer la transmutation en art de vivre, de l’ennui, de la douleur, de la solitude… Une manière de faire de ces « morceaux » une « mosaïque », pour le bonheur des lecteurs. Merci, Roland !
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Xav. |
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14/09/2018 19:29:42 |
Très cher ami,
Si j'ai bien compris en lisant votre livre "l'été en morceaux" vous auriez été opéré d'une saloperie ? Personne n'en a parlé à la Boutouchère, ni à Botz où je vais régulièrement. Je comprends pourquoi je n'ai pas eu votre visite en 2015.
Dans ce livre quand vous dites prendre son mal en patience, je fais de la sonde une corde à sauter, ce serait pas plutôt la douleur qui vous aurait fait sauter à la corde ?
Pour la plante carnivore qui prend les kilos, vous feriez bien d'en parler à ceux qui nous serinnent à longueur de jour avec leur régime soi-disant efficace et soi-disant gratuit pendant sept jours, mais après c'est quel prix ?
Et puis tout le monde sait bien que c'est surtout le porte monnaie qui maigrit le mieux.
Peut être que manger un haïku matin, midi et soir ça marche, je peux pas dire je sais pas si c'est un fruit ou un légume un haïku. Yb régime qui est sûr c'est les queues de lézards avec une salade de pissenlits. D'abord, il faut se bouger pour aller chercher les pissenlits, et il faut courir après les lézards pour prendre leur queue, car ils ne sont pas toujours d'accord, mettez-vous à leur place, même si ça repousse, ça les vexe !
Paraît-il que les Français sont de gros consommateurs de somnifères : quelle bêtise alors qu'avec un verre de goutte on est sûr de ronfler dix heures d'affilée. Si quelqu'un en veut j'en ai une quinzaine de litres, ça vient de chez Jean de Vaugareau, c'est de la bonne !
Cet été j'ai eu un problème avec les gamins du bourg qui jouaient au foot en se prenant pour Rigolo Kanté, à force d'envoyer le ballon dans mon jardin ils ont fait une rotte dans la haie pour venir le rechercher. Alors, au lieu de pisser du barbelé contre le vent, venez donc le pisser conte ma haie ça bouchera la rotte.
Faudra me prévenir de votre visite, surtout si vous venez avec la douce de la Roca Bianca je ferai un pâté aux prunes, je crois me souvenir qu'elle aime bien ça.
Allez, au plaisir de vous revoir.
M. de la Boutouchère. |
M. de la Boutouchère. |
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