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Livre d'or

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20/12/2009 13:13:58
Un bel hommage à une région si chère à l'Auteur et à Julien Gracq, une belle "ballade" sur la Loire au cours de laquelle l'ouïe, l'odorat, la vue et le toucher nous ont accompagnés! Un beau cours de géographie avec de la poésie... poésique! "Et c'est bien suffisant" pour nous transporter dans un lieu magique, avec des mots magiques, remplis de magie!
Mary et JLuc
 
17/12/2009 12:58:22
Me croiras-tu si je te dis que je suis sorti un peu ivre de mes deux visites dans ton grenier à sel? Souvenirs de Gracq, herbes fortes des Mauges, limons blonds du Fleuve et j'en passe. Le tout foulé, pressé, filtré, alambiqué jusqu'à donner cet alcool poétique, ce goutte-à-goutte, ce mot-à-mot, ce concentré, ce condensé, cette fleur... Bref, j'ai aimé, notamment ces merles marchant "de haie en haie, sur leurs pattes d'aubépine".
Jean-Michel Logeais
 
16/12/2009 16:24:27
Comment, à la lecture de Grenier à sel, ne pas penser (mais est-ce hasard ?) à cette méditation du romancier dans Préférences sur la rêverie : « Ces images […] sont à la fois les mêmes que celles de la vie courante et elles sont aussi privilégiées : c’est seulement […] l’éclairage, l’émotion qui change et qui les transfigure. […] la rêverie est […] comme […] un reverdissement brusque de toutes choses […] Ce qui est important, ce n’est pas d’avoir un œil pour des visions flamboyantes, c’est d’être capable […] de cet état d’écho […] de mise en rumeur […] qui accueille le tout venant pour en faire […] de l’insolite. » Or, c’est bien cet état d’écho que Grenier à sel rend ici sensible, comme une bruissante, mélodieuse mise en rumeur poétique des lieux chers à Gracq, de ses œuvres, de son imaginaire en même temps que de celui de l’auteur, en des sortes de vibrations –harmoniques (dernier mot du livre) par sympathie. Roland Halbert, dont les mises en page évoquent souvent une partition musicale, parle d’ailleurs de « poésique » à propos de son écriture. Rythmant en outre la succession des poèmes, des textes et dessins insolites, voire énigmatiques – où l’artefact malicieux se mêle ironiquement / poétiquement, au réel –viennent leur apporter respiration ou contrepoint : fragments de manuels de géographie, construction géométrique à partir d’une carte, questionnaires, symboles alchimiques, ou, avec ses hautes allures de stèle, la fin d’une lettre manuscrite de Gracq à l’auteur ; sans oublier trois récits de rêves, qui mettent le poète en scène dans l’onirique compagnie de Gracq puis de Stendhal et même de Sollers devenu l’auteur d’un… Ravage des sites, petits chefs-d’œuvre d’humour et de poétiques doubles sens (au moins), que n’aurait pas reniés le surréalisme ! Car on ne s’y trompera pas : Grenier à sel nous parle aussi – avant tout peut-être – de poésie, « ce précieux appeau / capable d’attraper / au vol / le mot de passe / des migrateurs / et destiné / à tromper la mort / qui chasse / embusquée / dans sa gibecière de plomb ». Une histoire de géographie poétique en fin de compte – où l’art alchimique du poète, « oiseau migrateur » ou « saulnier », opère ses transmutations sous le signe du sel.
Martine Morillon-Carreau
 
14/12/2009 17:53:19
Sur « Le Grenier à Sel » De Roland Halbert Un bel hommage à Gracq... Cher Roland, J’aime beaucoup tes rêves au grenier, et j’en connais deux ou trois qu’à voix haute je relis, pour les arbres et les oiseaux. Mais j’aime aussi « l’avarice des ronces », la « cétoine sur le sureau», les palabres du fleuve, la légende des pierres et la Gloire des êtres simples… Ton Grenier, cher Roland, sait garder la mémoire des secrets embaumés, le cristal blanc comme le sel des larmes répandues sur les jours où l’on sut aimer. Mon amitié parle en ces mots… Patrick Derouard
Patrick Derouard
 
07/12/2009 15:54:48
Ton texte possède cette beauté formelle qui en fait une de ces oeuvres, filles des formes qui naissent avant elles, dont parle Valéry, cette unité et cette densité de l'écriture en parfaite harmonie avec son propos qui avait frappé Gracq dans ta Danse de terre. Sans doute te reprochera-t-on un hommage tourné davantage vers sa terre aquée que vers l'homme lui-même, mais ne repose-t-il pas enfin du "sommeil de (sa) terre"? C'est surtout un sentiment de recueillement que j'ai ressenti à te lire, non au sens baudelairien, mais d'un apaisement "à la lisière des bois et du soir" (sauf peut-être la coquetterie du verbe). Il y a aussi ces clins d'oeil dont la plupart m'a sans doute échappé, mais pas cet innocent aux mains pleines qui voisine avec la royauté gionienne et les grands chemins. Et encore cette précision de la langue et la beauté complètement originale des images, des alliances entre le son et le sens. Il m'a semblé toutefois que ton texte ne se lit bien que sans les vignettes et récits de rêves tant son souffle ne souffre aucune suspension. Mais j'ai aimé aussi les contrepoints, notamment le Stendhal et le Sollers, savoureux. Te connaissant, j'y soupçonne quelque (part d') invention mais cela n'enlève rien à leur saveur, au contraire. Bref on te lit et te relit (car la bonne poésie est faite pour être relue) avec le plaisir conjugué de l'esprit et du coeur comme du corps jusque dans ces filles agenouillées dans la paille des dimanches pour quels rituels dionysiaques? Et j'ose espérer que les gens des Mauges sauront aussi te lire et reconnaître ce que ton poème salue en eux d' humanité. C'est un bel exercice d'admiration que tu lui (nous) as offert et touchant dans sa haute (re)tenue même.
Philippe Arnaud, critique littéraire