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Signature de Roland HalbertExplication du sceau de l'artiste

Livre d'or

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08/11/2020 16:18:27
Le Cantique de Caravage se révèle comme un livre "visité par l'enchantement". Les prédictions de Violetta la Zingara nous racontent de façon plaisante la vie courte, mais bien mouvementée du grand artiste. Si Caravage est le "bourreau des fleurs et des fruits" toi, Roland ne serais-tu pas celui des notes et des mots? Je soupçonne entre vous un lien de parenté. En ta compagnie nous partageons un agréable voyage évoquant tantôt le passé, tantôt le présent. Pendant ces années de préparation, tu as certainement noirci quantité de calepins, à en faire craquer tes poches, je sais de quoi je cause : parfois, je les ravaude. Félicitations pour ce bel ouvrage qui "crève les plafonds". La situation particulière de cette année 2020 a compliqué sa sortie, mais Gérald et son équipe ont tenu bon. Ils méritent eux aussi un grand coup de chapeau!
M. de Montjean
 
01/11/2020 13:39:05
Cher Roland, c’est une splendeur ! C’est une splendeur ton ouvrage, que j’ai lu une première fois, séduit par la mise en page, la mise en mots, la mise en phrases, la mise en images (les reproductions sont de grande qualité), et très attiré par le va-et-vient entre notes de lecture, calepin romain et poèmes. Entre références, bibliographies, envolées lyriques et réflexions distanciées, le tout agrémenté d’ironie et d’humour grinçant, il y a de quoi trouver son bonheur littéraire. Puis, je l’ai lu une deuxième fois, lentement, en décortiquant chaque poème, chaque élément de ton dédale romain. C’est souvent drôle comme l’entrevue avec le psychiatre-psychanalyste, ou encore avec cette remarque : "Des followers ? J’en ai 0" ! C’est souvent iconoclaste parce que, au bord de ce monde en ruine, tu n’épargnes personne, ni une certaine écologie, ni les fans du numérique et des data, ni les mœurs contemporaines, mais toujours avec un mélange très personnel de lyrisme, de satire, de calembours, d’art poétique, de gravité, de dérision, de pirouettes. C’est souvent révélateur sur ton univers intellectuel et littéraire, au fil des références musicales, picturales, cinématographiques, et surtout avec la constante allusion à Pasolini. Tu ne t’étonneras pas de mon attention toute particulière à de multiples apports que tu nous livres sur plusieurs sujets : par exemple, sur le premier homicide de Caravage à Milan, sur Lena, sur les tableaux perdus, sur la fascination pour les têtes coupées, sur le contraste entre la période de la Fuite en Egypte et le retour à la « présence térèbrante », sur le prétendu oubli du XIX° siècle, sur le récit anonyme de 1606… En tout cas, comme tu peux le voir, j’ai de quoi m’enrichir encore avec une troisième lecture attentive et quelques autres sans doute. Merci pour ce travail considérable et ton apport poétique marquant. Amitiés.
Yannick Guin
 
30/10/2020 17:03:05
Merci pour ce magnifique Caravage, une belle découverte. Premier contact sensuel ; élégance du format, douceur au toucher, beauté des reproductions. Puis, l'on se plonge dans ce noir lumineux des tableaux que l'on pensait connaître un peu. Or, les yeux se décillent. "J'ai appris à voir, comme si j'étais aveugle". L'oeil est juste, sensible; l'écriture nous "scotche" ! Le drame Cara/tableaux est entrecoupé d'anecdotes douces amères : visite chez le psy ; allusions aux déshérités chers à Baudelaire dans " Tableaux Parisiens" (mendiants, prostituée à la dent cassée, chanteurs des rues...) C'est un cocktail subtil mélangeant avec érudition et sensibilité l'antiquité, le baroque et le contemporain jusqu'au cinéma de Fellini ou de Pasolini, intemporalité que nous annonce ce choix du calendrier perpétuel. Quel beau rapprochement entre ce "Saint Jérôme écrivant" et le portrait de Baudelaire par Courbet ! L'on pensait aussi avoir marqué ses pas de promeneur amoureux dans les ruelles de Rome ou de Naples. Là encore, des détails infimes font revivre ces villes sous une lumière nouvelle, celle de la densité poétique. Merci, Roland, pour votre poésie pleine de vie . Merci d'avoir su merveilleusement mêler l'odeur de la térébenthine à l'encre de l'écriture.
Josée A.
 
26/10/2020 15:41:01
Cher ami Roland, En fin de matinée, Gérald est venu m'apporter votre livre: "Le Cantique de Caravage" et les 25 haïkus "Du fruit défendu". Cet après-midi, j'ai d'abord lu vos haïkus humoristiques, tels que les concevait Matsuo Bashô. Celui-ci, par exemple : "Sans frigo/ je mets les fruits bien au frais / dans... mon ventre !" Puis, après l'avoir feuilleté pour satisfaire la curiosité, je me suis mis à lire votre grand livre, très lentement. A cette heure, c'est le soir, j'en suis à la page 30, c'est dire si je lis lentement, pas à pas. Comment faire autrement sous une cascade de mots, d'images, de cocasseries ? Quelle verve vous avez ! Méditatif je me redis ce vers que vous avez fragmenté : " Mon encrier / est un puits noir / de voix soufflées / au creux des veilles." Toute l'inspiration est là. Elle monte du puits noir, de l'inconnu, du mystère. Et ces voix parlent toutes les langues. IL EST INTERDIT DE VIEILLIR. J'en prends bonne note ; je vais y penser à chaque instant. Je m'approche des 92 ans. Votre façon d'écrire court en liberté sur les chemins de la pensée. Votre ami de tout coeur,
Hervé Rougier
 
23/10/2020 16:53:51
Un grand bravo pour ce « Cantique de Caravage » : un recueil splendide d’une infinie richesse ! J’ai vraiment eu plaisir à feuilleter ce somptueux ouvrage qui, avec ses treize tableaux du maître lombard, reproduits pleine page à la perfection, offre au lecteur des conditions idéales pour apprécier pleinement sa saisissante dramaturgie du clair-obscur. En treize chants, tu rends grâce magnifiquement à ce génie de la peinture qui a si bien su faire surgir formes et couleurs de cette « nuit luministe ». Loin de te contenter de simples évocations poétiques des tableaux, tu nous invites à « écoute(r) entre les lignes les voix de la peinture audible », en donnant voix précisément à chacun des tableaux. La couleur et la note sont ainsi données, dès l’ouverture du recueil, quand le poète tient la plume de saint Jérôme : Si j’écris, / ce sera / sous la plus rouge / invocation. Ma main est / suspendue / à l’appel au chant… Il sera aussi bien la voix de la « Diseuse de bonne aventure » qui, dans les lignes de la main du jeune peintre Michelangelo Merisi, lit le « livre de sa vie » que celle du Poverello, de Narcisse, de saint Jean-Baptiste ou de Madeleine en extase. Cette audacieuse mise en voix qui répond avec bonheur à l’art de la mise en scène du grand peintre baroque, restitue à merveille cette extraordinaire impression de vie qui émane de ces treize tableaux particulièrement bien choisis. Suivant l’ordre d’un calendrier perpétuel, la série de tableaux se clôt ainsi sur une superbe fin ouverte avec la « Décollation de saint Jean-Baptiste » où l’on voit le martyr, « le porte-greffe du silence », signer en quelque sorte de son sang – « en lettres écarlates » – le tableau de Caravage. J’ai aussi beaucoup aimé cette célébration éminemment sensuelle de la peinture de Caravage qui exalte non seulement la vue et l’ouïe, ce qui ne saurait nous surprendre en poésique, mais aussi le toucher (le joueur de luth qui « touche d’une extrême phalange » son instrument ou encore saint Thomas l’Incrédule qui « allonge l’index/ vers ce digicode de chair »), le goût, notamment dans la délicieuse corbeille de 17 haïkus et même l’odorat (cf. la parole initiale du « Jeune saint Jean Baptiste au bélier »: « Une odeur de bélier me précède »). Entre le profane et le sacré, ce chant poétique sensuel fait signe au Cantique des cantiques, invoqué à plusieurs reprises au cours du recueil. Et puis, il y a ce beau texte en prose du Calepin romain (complété par des notes de lecture) qui est toujours au diapason du chant poétique, et qui, exceptionnellement, peut même presque le remplacer, quand il s’agit d’évoquer « l’ordre muet » du Christ dans le tableau de la « Vocation de saint Matthieu ». Réglées au cordeau, les notes érudites éclairent finement notre lecture du chant poétique et viennent enrichir notre connaissance du peintre. Bien situé dans son époque, il n’en est pas moins notre contemporain, en particulier à l’occasion des déambulations du poète dans la Ville éternelle, par exemple, aux côtés de la prostituée Marta, « Madeleine du bitume ». S’inscrivant dans la veine de tes beaux parcours poétiques réfractant et célébrant les œuvres-vies de Cadou, de François d’Assise et de Toulouse-Lautrec, « Le Cantique de Caravage » me semble être ton recueil le plus ambitieux et, peut-être, le plus beau ? Quand le « regard alerte » du poète épouse si justement celui du magicien du clair-obscur, on ne peut que se laisser « caravage(r) de ferveur », en écoutant ces suggestives « Voix du silence »…
Hubert Bricaud