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Signature de Roland HalbertExplication du sceau de l'artiste

Livre d'or

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13/04/2018 10:16:56
C'est lorsqu'il se sent le plus menacé que le poète chante son chant le plus beau. On pourra en juger à la lecture du recueil de Roland Halbert au titre suggestif : "L'Eté en morceaux". La couverture, illustrée par le remarquable "Biscotto laïque en berne" de Patrick Guéguen, et la dédicace à "Dame Tartine" (entre autres) donnent le ton. Mais qu'on ne s'y trompe pas : l'apparente désinvolture est pleine d'artifices et le recueil un miracle de culture. Pour combattre cette nature prédatrice qui menace la maison du berger, le poète a convoqué tous les règnes depuis l'humble pensée jusqu'au "chant des constellations", et cela avec la liberté d'écriture d'un qui en connaît les règles les plus subtiles et pourrait justifier chaque syllabe. Inventeur du haïku-calligramme, Roland Halbert fait la nique au néant : le conduit de la sonde devient corde à sauter et, plus loin, le vers s'effiloche dans le verbe pour donner à voir et à entendre cette vie suspendue à un fil que l'araignée retissera en "ligne de vie" après l'épreuve, lorsque les vrilles de la passiflore auront enfin desserré l'étreinte de la "saison violente". Dans cette poésique (dont il est également l'inventeur), le contrepoint et la synesthésie ne sont pas seulement des figures de style, mais bien l'instrument d'un art d'être et de rester au monde : un "geai crie en rouge" tandis que l'aiguille fouille la veine introuvable, mais la potence devient perchoir où accueillir pies, moineaux, mésanges et combattre le chaos du corps "empli de frelons", charrué par le scalpel, pour en rejaillir vivant. Quant au mouvement du recueil, s'il suit "la courbe décroissante de la lumière", il ne mène pas aux ténèbres, au contraire. Et c'est encore dans les haïkus-calligrammes qu'il faut lire cette fois, davantage qu'un défi, le "dur désir de durer" qui habite le poète. Si la lumière décroît en effet avec le temps, la verticalité, lentement mais sûrement, s'affirme et s'affermit dans une frondaison de motifs qui peuplent les dernières pages, tel cet "arbre-à-joie" qui remonte ou ce "peuplier haut dressé / dans l'élan vital". "L'Eté en morceaux" est une magnifique leçon de vie.
Philippe Arnaud.
 
15/07/2017 19:22:35
j'ai découvert,émerveillée,le talent de Roland Halbert,que j'avais vu à une lecture dans la galerie Arts Pluriels,mais je ne le connaissais pas bien.je suis en train de lire ses ouvrages et chacun renferme des trésors de sensibilité,de finesse,de spiritualité,toutes ces qualités qui restent tellement rares en littérature et musique,aujourd'hui.roland a une intelligence musicale,intuitive.il a du génie pour percevoir dans un mot,une parole,un son,une image,le sens profond du verbe.comme disait son ami TATIN,un artiste fait PERCEVOIR,percer et voir le sens profond des choses.je retrouve les artistes que j'aime et qui m'apprennent les choses essentielles de la vie,peintres,musiciens,poètes.merci,Roland.
Danièle Joly -de Tromelin
 
02/06/2017 23:00:30
J’ai lu "Le Parloir aux oiseaux"... Tu nous rends familier ton « François ». C’est comme si on avait fait le voyage et les rencontres à Assise (hommes, animaux, paysages…) Quant à l’envolée de tous les zoziaux évoqués, c’est à en perdre la tête. En ce moment, c’est la grande symphonie des oiseaux à la Grée de Via, mais je ne parviens pas à reconnaître leur chant spécifique. Il faut du temps... On ne désespère pas.
Zozo
 
19/03/2017 23:02:21
Dans cet ouvrage, "La Saison qui danse", j'ai reconnu la qualité de votre esprit, dans un brocard précieux des figures des textes, dans l'intrication des reproductions des tableaux et des dessins, avec les ascendances des lignes qui prennent un envol et dans un lent tourbillon font intégrer leur espace onirique ; j'y ai vécu, happé comme dans une brise merveilleuse d'une infinie douceur à la fois majestueuse et immobile, suspendue, tout en continuant à peupler l'espace comme un mirage qui caresse. Tout cela ponctué par les scansions des marques du chiffre circulaire des trois lettres HTL transformées en porche d'entrée orientale, et qui demeurent comme des marques incandescentes sur la peau des boeufs au fer rouge, éparpillées sur le papier comme un cheptel qui s'ébat paisiblement ; noires, elles auraient pu être rouges. Je n'en ai pas cru mes yeux. Jamais auparavant une sensation si poétique et spatiale ne m'a envahi dans son tissage ténu des éléments divers qui donnent un élan vers l'espace du rêve, sauf peut-être "Le Petit Prince". Je n'ai pas fini, mais déjà je sais que ce livre figure parmi ceux que je garderai près de moi. Il faudrait prévoir une numérotation sur Japon Impérial. Cette époque est celle d'un âge d'or, celui d'avant la Première Guerre, et Jules Renard est aussi là avec son esprit subtil. Age d'or lancé par les siècles, navire aujourd'hui échoué. Il voguait encore dans mon enfance, faisant eau de toutes parts... Aussi, pour tout ce voyage, je vous remercie infiniment.
Pierre Frugier
 
27/02/2017 18:09:20
Regardez bien le portrait photographique de Roland Halbert ou Roro Haïbun pour les esthètes, au bord de la Loire un jour où le ciel était aussi sombre que le soleil était flamboyant. Photographie réalisée par Philippe Thomassin (c'est marqué sous la photo), sur proposition de Roland. Moi, le photographe, je croyais raisonnablement connaître mon sujet, mon ami Roro, la bonne vieille Rolls increvable, pas une seule fuite d'huile, indémodable, et j'en passe, de la poésie, que je fréquente depuis un bail.Un jour, après avoir lu son livre consacré à Toulouse-Lautrec, intitulé La saison qui danse, je lis quelques articles relatifs à ce livre. Après avoir lu ces papiers, je vous avoue que pour me lancer à mon tour dans un texte sur La Danse, humm humm, ma plume était plutôt sèche, plus sèche que le fond du lac de Guerlédan lors de son assec, plus sèche que le réservoir de ma voiture, plus sèche que le sol de Mars. C'est vous dire. Donc après cette riche lecture, je m'accorde quelques instants en traînant un regard bovin sur ma photo, sur le portrait photographique de Roland. Disons le, sous prétexte de mettre une image,(j'aime cette expression : prétexte de mettre une image associant mystérieusement texte & image), innocemment Roland en profite là pour montrer sa tronche. Alors je redécouvre cette photographie, ma photographie. Et là, allez savoir pourquoi, je me demande si, quand j'ai fait cette photo, je n'aurais pas été manipulé par le sujet, je veux dire Roro Haïbun qui, plus est, sur la photo me regarde droit dans les yeux. Hé oui, c'est le sujet, l'écrivain, qui aurait écrit son portrait photo. Venant d'un écrivain voulant exposer une juste image de sa personne, ça tient la route. On ne dirait pas, mais les écrivains que je vois, que j'observe derrière mon objectif de photographe, sont loin d'être indifférents à l'image que la photographie donnera d'eux, d'où parfois dans leur pose, un sur jeu, un sur je. Quant aux photographes, c'est pis. Que montre cette photo de Roland, que dit cette photo de Roland. Allons droit au but (on ne peut pas dire ça de l'équipe de foot de Nantes, et Dieu merci Roland ne s'est pas mis au foot dans sa tendre jeunesse).ce portrait photo expose l'immense énergie contenue en ce personnage, cet immense poète. Regardez bien la ligne horizontale qui traverse la photo en son milieu, séparant naturellement le ciel du fleuve, allant non d'une rive à l'autre, mieux, allant d'une rive au visage de Roland ou de son visage à la rive, tous les sens étant possibles. Tout est là. Cette ligne horizontale constituée d'arches claires est ni ni moins le prolongement de sa dentition. Dentition minérale mordant, rugissant pacifiquement et sans pitié à pleines dents la poésie coulant à flot dans sa bouche. C'est Roland, je le reconnais là, c'est bien lui. Lapidaire métaphore, toute crachée. C'est fort, c'est simple. Ce n'est pas fini, inébranlable dentition associée aux discrètes incisives pleines de sagesse, du poète au doux regard, à droite de l'image, juste avant le hors-champ. Mon tout donne une puissante poésie coulant tranquille dans nos bouches tel un fleuve fantaisiste qui sur la photo coule vers nous donc coule déjà en nous, dans nos veines. Fleuve fait de la Garonne et de la Loire nous transportant en zig-zag dans les 36 méandres de la vie. Tout cela dans une seule photo, en une seule ligne. Sans rien me dire, voilà comment Roro Haïbun m'a suggéré son portrait photo. Sans rien lui dire, en tant que photographe je l'ai fait en y mettant de la lumière. P.S. Ne pas regarder trop longtemps ce portrait photo de Roland Halbert, il pourrait réellement vous mordre, à pleines dents. Poétique morsure.
Philippe Thomassin & Phil Masintosh